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Les yeux du monde

Les yeux du monde
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30 janvier 2007

Du nouveau sur les murs

La décision est tombée lors du dernier conseil municipal et a été accueillie sans aucune contestation : deux nouvelles fresques murales orneront bientôt les façades de deux bâtiments de la ville de Cannes. De quoi augmenter la fameuse collection qui remplit les appareils photos des touristes. En effet, quatorze murs arborent déjà les couleurs du septième art. De Marylin Monroe à Charlie Chaplin en passant par les plus célèbres duos du cinéma international, certaines façades sont devenues des éléments incontournables de la ville ; l'Office du tourisme de Cannes a même concocté un circuit de promenade spécialement réservé à la découverte de ces gigantesques toiles urbaines. Trompe-l'oeil ou affiches de films mythiques, le cinéma se célèbre partout.

Après de longues tractations avec les propriétaires des bâtiments, les travaux débuteront prochainement et seront dirigés par l'entreprise qui avait officié pour les autres fresques, A. Fresco. La première, intitulée Les plus beaux baisers du cinéma, sera réalisée sur l'un des murs du 44, boulevard de la République, dans un quartier néanmoins beaucoup moins touristique que ceux où ont été réalisées les autres peintures murales. On pourra y admirer le baiser mythique de Clark Gable et Vivian Leigh dans Autant en emporte le vent, l'étreinte passionnée de Jean Gabin et Michèle Morgan dans Quai des Brumes ou encore Kate Winslet et Léonardo Di Caprio dans le très romantique baiser sur la proue du Titanic. Un peu de tendresse qui ravira sûrement les cannois.

La seconde fresque reproduira l'affiche de Plein soleil de René Clément (1960), avec Alain Delon, tout en traits juvéniles et chemise blanche, à l'époque où il jouait les jeunes premiers. Les riverains (et surtout les riveraines) de l'avenue Francis Tonner pourront s'en délecter.

Stars, films cultes et glamour en trompe-l'oeil...Ce même coktail qui a fait la renommée de Cannes, depuis les débuts du Festival du film il y a soixante ans. Ici, seul le prix des travaux pour ces nouvelles fresques n'est pas une illusion : 57 500 euros, aux frais du contribuable. De quoi grincer des dents quand on sait que certains quartiers de la ville auraient besoin d'un sérieux coup de pinceau, voire d'une réfection totale. A Cannes, les priorités sont ailleurs.

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27 janvier 2007

Concerts : Février sur la Côte

(première semaine)

The Dirteez et Sach Trash (voodoo psycho rock'n roll)

Jeudi 1er Février à 21 heures - Le Volume, Nice.

Soirée Open Mic « Friendly Ghost » Micro ouvert à tous : du Ukulélé au songwriting en passant par le hip hop : que tous les styles se rencontrent ! Vendredi 2 Février à 21 heures - Le Volume, Nice.

Goran Bregovic et l'Orchestre des mariages et des enterrements ( World Music )

Samedi 3 Février à 20h30 - Palais des Festivals de Cannes.

Seyni et Yeliba, Babylone et Leïdo ( Reggae-Dub )

Samedi 3 Février à 21 heures - MJC Picaud, Cannes.

Mac Manu et Mystic Missy ( Ragga Dancehall-Hip-hop )

Mardi 6 Février à 21 heures - Le Volume, Nice.

A suivre...

18 janvier 2007

Tatouage : manier l'art de l'aiguille

profondeurmodifi_econtrasteCyril Perriollat est étudiant en 2ème année à l'ERAA de Sophia-Antipolis, où il apprend tous les rudiments du dessin. A bientôt vingt ans, ce jeune homme passionné d'art (Bosh, Weke, Giacometti...) est également tatoueur depuis un peu plus d'un an. C'est en se faisant tatouer à deux reprises qu'il a « attrapé le virus » et qu'il a eu l'envie de manier à son tour l'art de dessiner sur la peau. Pour lui, le tatouage est une véritable addiction : difficile de pas faire le lien entre l'aiguille du tatoueur et celle du toxicomane. Il suit des formations auprès de professionnels et apprend beaucoup sur les sites webs et les revues. Equipé du matériel employé par les tatoueurs professionnels - ce qui représente un budget très important – le jeune homme tatoue chez lui ceux qui ont le courage d'affronter son aiguille. Chaque tatoueur a son trait, sa griffe. Celle de Cyril est fine, légère. Les dessins qu'il immortalise sur la peau de ses clients vont de l'éternelle tête de mort aux fleurs délicates, et aux symboles tribaux. Pourtant, l'apprenti tatoueur n'aime pas beaucoup les symboles en série, ceux que tout le monde porte : il vise plutôt l'originalité. Il arrive que le jeune homme improvise et dessine sans modèle une pièce tout droit sortie de son imagination, avant de la tatouer. La peau devient une toile sur laquelle il immortalise son oeuvre.

« Porter un tatouage est quelque chose de très intime. Un rapport très particulier s'instaure entre le tatoué et le tatoueur. C'est un état d'esprit : il s'agit, non pas de se faire décorer une partie du corps avec n'importe quel motif sous prétexte qu'il est joli. Il s'agit avant tout d'avoir une idée, puis de trouver le symbole qui la représente le mieux possible. On n'est pas esclave de son corps, mais on en dispose. Ne pas négliger la partie de son corps qu'on veut tatouer, c'est un paramètre à prendre très au sérieux. »

Sur la photo, Cyril est en plein travail : il tatoue une énorme tête de mort sur tout le dos d'une jeune fille. La fragilité que cette dernière inspire contredit l'apparente violence qui émane à la fois de l'acte de tatouer et du dessin lui-même.

18 janvier 2007

Un peu de zapping : sur la vague du machisme télévisé ?

Cette publicité, vous l'avez sûrement déjà vue : un lit, Doc Gynéco – qui a laissé la musique de côté pour la figuration de pub, probablement plus rentable - allongé sur le ventre, en train de se faire masser par deux créatures de rêves. Un casque audio sur les oreilles, il communique via textos avec ses deux esclaves. Il leur ordonne de masser plus haut, lesquelles s'exécutent avec un sourire décérébré figé sur le visage. Les textos arrivent sur leurs portables, accrochés à leur cou. Voilà pour les images.

Ce film publicitaire passe à toutes heures de la journée sur le petit écran. Une des multiples facettes de la prostitution quotidienne à laquelle nous sommes confrontés chaque jour. Les deux gourdes qui massent Doc Gynéco montrent à quel point, pour vendre un forfait de téléphonie mobile, les publicitaires sont prèts à tout, quitte à réduire la femme moderne à l'état de potiche dévouée. Autant de combats qui n'auront servi à rien. Putes et soumises ? A voir comment elles sont accoutrées, avec les seins qui débordent du décolleté et les lèvres peinturlurées de gloss, comment ne pas froncer le sourcil ? Quel est le rapport entre un téléphone et un massage ? Et on en revient toujours à un sempiternel débat : comment ceux qui concoivent la pub en viennent-ils à nous exhiber des potiches gâtées par la nature pour nous vendre des téléphones ou des yaourts ? Y avait-il un contrat entre Gynéco et la production stipulant que ses partenaires de plateau devraient porter une masse de tissu ne pouvant excéder les dix grammes ?

Là je brandis ma télécommande, et je tombe sur quoi ? Une autre pub, évidemment. Ici, la ménagère moderne est nettement moins dénudée, et elle a le sourire. Normal, un tout nouveau produit nettoyant va lui révolutionner la vie et faire briller son foyer. Youpi, je me languissais de cette découverte scientifique (gloups). Je zappe encore, et c'est l'ancienne championne de ski blonde et toute en jambes qui officie dans un jeu télévisé, sous les applaudissements... »Ahlala, tu as vu comme elle sait bien marcher ? ». Le plateau est son podium, elle défile en frétillant. Comment fait-elle pour ne pas se tordre la cheville en se trémoussant ?

Et ca pourrait durer des heures, ces moments à zapper en dodelinant la tête de gauche à droite dans un profond sentiment de consternation. Un élan féministe me chatouille : la télévision du XXIème siècle manque cruellement de Chiennes de garde.

Parfois, en plus d'être niaise, la gourde du petit écran est aussi, pour son malheur, moche (selon les critères communs de beauté). Comme dans « Le destin de Lisa », nouvelle acquisition de TF1. L'héroine est une secrétaire binoclarde ; ses quenottes sont emprisonnées dans un appareil dentaire et elle pourrait être la fille de Gaston Lagaffe et de Bécassine. Pourtant, elle va progressivement compenser ses « handicaps » par des actions héroïques, avant de subir un relooking extrême sponsorisé par Leroy Merlin et Ripolin, option « Grands travaux » ; la vertu compense le physique mais seulement pour un temps. Suite du zapping à la prochaine page de pub...

18 janvier 2007

« Kids », « Bully »...la génération trash de Larry Clark

Je suis de la génération Télé. Ou plutôt Télé-trash. Alors que les souvenirs de premiers émois de certains de mes aînés remontent à Emmanuelle et son fauteuil en osier, j'ai appris l'adolescence et ses turpitudes hormonales à travers d'autres images. Par hazard et plutôt tardivement.

Il y a quelques années, Larry Clark (voir Album photo) sortait Kids sur grand écran. C'était en 1995, j'avais dix ans, donc je ne savais même pas qui était Clark. Dix ans plus tard, au hazard d'une location de vidéo, j'ai découvert l'oeuvre de cet singulier observateur de l'adolescence. Kids est une claque dans la gueule. Des ados, treize ou quatorze ans au maximum, des gosses américains lambda se retrouvent pour « découvrir les frissons de l'amour »...mais surtout du sexe. L'un d'entre eux est séropositif sans le savoir, et contamine ses petites amies une par une. L'histoire suit d'ailleurs l'une d'entre elle dans l'enfer qu'entraîne l'annonce de sa séropositivité. Le message est clair : sans moraliser, Clark a probablement cherché à responsabiliser chacun sur le SIDA. Il suffit d'une fois.

Le pitch a de quoi choquer. Censuré aux États-Unis, Kids a remporté un succès à la fois critique et commercial, faisant sensation aux festivals de Sundance et Cannes.

Larry Clark est considéré comme le meilleur visionnaire de la jeunesse américaine, qu'il nous montre privée Clarkde repères et sans perspectives. Sa caméra capte au plus près les émotions de ses personnages. Il filme les corps avec un réalisme cru saisissant mais dénué de toute complaisance et entretient une ambiance lourde avec beaucoup d’intelligence. Il ne dénonce rien mais jette un constat amer, froid et désespéré sur notre monde et ses dérives.

Dans Bully, qui sort en 2001, un groupe d’ados irresponsables et totalement à côté de la plaque décide d’organiser le meurtre d’un jeune homme de leur bande pour en finir avec son tempérament tyrannique et prétentieux. Et l'on voit tout l'ingéniosité et la cruauté dont les meurtriers vont préparer leur coup. Ce long-métrage, inspiré d'un fait divers, a été présenté en compétition à la Mostra de Venise l'année de sa sortie. (2003) montre un ado se tirant une balle dans la tête en pleine cours de récréation, un mariage père-fille et un inceste mère-fille par procuration (la mère couchant avec le copain de sa fille). Le film soulève de nombreuses réflexions : le port des armes, la pédophilie, l'intégrisme religieux...

Ken Park (2003) montre un ado se tirant une balle dans la tête en pleine cours de récréation, un mariage père-fille et un inceste mère-fille par procuration (la mère couchant avec le copain de sa fille). Le film soulève de nombreuses réflexions : le port des armes, la pédophilie, l'intégrisme religieux...

Dernier coup de poing en date : Wassup Rockers, en salles en 2004. S'il paraît malgré tout le moins dur des films de Clark ( pas de violence pure ou de sexe cru ), ce long-métrage n'en est pas moins une autre critique de la société made in USA. Le réalisateur s'est attaqué à la violence qui imprègne certaines couches sociales. Ici dans l'hexagone, on n'a pas encore réussi à en faire autant ( à part La Haine, et c'était déjà il y a bien longtemps) Il me reste à combler mon retard : le réalisateur a sorti deux autres films depuis (voir filmographie)

Ainsi, souvent sujets à controverse et régulièrement décriés, les films (et les photographies) de Larry Clark l'ont pourtant imposé comme l'un des rares réalisateurs intègres et indépendants actuellement en exercice aux États-Unis. Ses images sont dures mais tellement justes que l'ado qui sommeille en chacun de nous peut s'y reconnaître.


www.larryclarkofficialwebsite.com

La filmographie de Larry Clark

Kids, 1994

Another Day in Paradise, 1998

Bully, 2001

Teenage Caveman, 2002

Ken Park, 2002

Wassup Rockers, 2004

Shame, 2005

Destricted, 2006

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18 janvier 2007

Le monde tous droits réservés : en route vers le futur

le_mondeOnze nouvelles pour anticiper un futur bardé de technologie, ou sciences et humanité ne feront plus qu'un. Onze futurs possibles, comme autant de cris d'alarme vers l'absurdité du tout-scientifique. Claude Ecken propose dans son nouvel opus (récompensé par le prix de l'Imaginaire en 2006) une anthologie de nouvelles inédites et de quelques-un de ses classiques. Un livre réservé à un public averti et féru de langage scientifique et de science-fiction. Pour les autres, difficile de ne pas décrocher. Quelques pages, et on est obligé de revenir en arrière pour bien comprendre, trop emmêlé dans trop de détail. Dommage, les idées qu'il développe comme le clonage, les médias ou les voyages spacio-temporels sont intéressants, mais il tombe trop souvent dans le jargon scientifique, qui nous fait perdre le fil si on n'y connait pas grand-chose en astro-physique. Il se risque parfois à des tentatives d'envolées lyriques, qui s'écrasent presque aussitôt sous la froideur et la lourdeur d'un verbe trop clinique. Dommage donc. A vouloir y mettre de la volonté pour venir à bout des champs gravitationnels, des quarks et autres noyaux de matière qui hantent ces 359 pages, on ne veut qu'une seule chose : se replonger dans un bon vieux Journal de Bridget Jones. Nettement moins intellectuel, certes, mais bien plus divertissant.

14 janvier 2007

Sheitan

sheitanDe Kim Chapiron, avec Vincent Cassel

Depuis que j'habite à Cannes, j'ai raté pratiquement tous les bons films qui sont sortis au cinéma. Pourquoi ? la place de ciné coûte en moyenne 9 euros dans cette ville où, est-il nécessaire de le rappeler, tous les ans le festival du film récompense les meilleurs acteurs, scénaristes à coup de palmes d'or.

Du coup, quand Sheitan est sorti en dvd, en septembre dernier (il y a déjà un moment), je me suis jetée dessus, très curieuse de savoir ce que ca cachait.

Un scénario de base, c'est bien le seul reproche qu'on pourrait faire à ce petit chef-d'oeuvre. Une bande de jeune se retrouve dans un village paumé rempli de personnages tous plus  consanguins, et ils vont se faire pièger et charcuter les uns après les autres. le background, c'est une des filles de la bande qui vient de ce petit village. Bizarre, bizarre. Vincent Cassel joue une espèce de paysan débile et cruel qui a un vague lien de parenté avec elle.

Je n'en dirais pas plus. Sheitan crispe, vous fait glapir au fond de votre fauteuil, vous fait même détourner les yeux de l'écran. On passe du rire à la trouille bleue très vite. Mais surtout, dixit la critique de Rock'n'folk, il passe au Kärcher mental un cinéma mental qui s'encroute et il a enfait tout pour devenir un film-culte ; ou Libération "Sheitan est un film de génération".  Une bande originale  servie notamment par Oxmo Puccino et La Caution, et TTC : même pour quelqu'un qui n'aime pas le rap, le son  fait bouger la tête en cadence.

Film carrément trash et décalé, tout ce que j'aime. On ne parle plus de nouvelle vague ou d’un premier long métrage à succès mais d’une révolution du cinéma francais en marche.

Pour en savoir plus : http://www.sheitan-lefilm.com

30 décembre 2006

Vivre

Vivre, c'est pour apprendre que dans le noir il y a un peu de blanc, et dans le blanc un peu de noir.

C'est à la fois profiter de chaque seconde qui nous est offerte, et accepter que le temps file trop vite.

Apprendre parfois trop tard qui l'on est ou bien qui l'on a en face de soi, quand vient l'heure de s'en aller. Voir trop tard quelqu'un qui nous attend sur le quai de la gare, lorsque notre train va partir.

Vivre, c'est pouvoir aimer, jouir, ne faire qu'un avec l'autre, c'est brûler d'un feu incontrôlable. C'est ressentir le plus pur amour, l'amitié la plus sincère, ou la haine la plus destructrice. C'est marcher sur un fil sans filet, tomber, puis recommencer sur un fil encore plus haut. C'est apprendre à se faire mal, pour mieux être soulagé après. Se prendre des murs dans l'âme, souffrir et se relever pour foncer encore plus vite vers d'autres murs qui nous attirent comme des aimants. C'est savoir que sous l'auréole de l'ange qui vient de tomber du ciel se cachent peut-être des cornes rouges, et que les mots caressants qui sortent de sa bouche peuvent se changer en insultes.

C'est garder en tête que tout ce qui commence a immanquablement une fin : une plaquette de chocolat, une histoire d'amour, un bon film, une amitié, une belle chanson, une vie.

C'est se réveiller le matin et se dire tout simplement qu'on a de la chance d'être là. 

C'est garder les yeux  et l'esprit ouverts pour exister face au monde. C'est réussir à affronter les épreuves. C'est se battre pour ce en quoi on croit

Être libre de s'évader dans ses rêves utopistes d'un monde où tout est en Technicolor . C'est imaginer tout ce qu'on veut, puis retrouver la grisaille du quotidien.

Rire et pleurer, avoir envie de hurler qu'on existe parce qu'on se sent invisible, ou simplement vouloir exploser de joie, mais se retenir d'exprimer quoi que ce soit parce qu'on a peur du regard des autres. C'est apprendre à se contenir pour avoir l'air  «comme il faut» et ne pas faire de vagues parce que « ce n'est pas correct » . C'est se résigner à rentrer dans un moule d'adulte qui nous fait peur et  nous attire en même temps.

Se poser des questions, trop de questions, parfois insensées. Se demander s'il y a quelque chose après la mort parce qu'on a peur de pas avoir assez de temps pour tout vivre en quatre-vingt ans. Se torturer les méninges sans trouver de réponses, parce qu'après tout, qui sait s'il y a quoi que ce soit ?

Vivre, c'est apprendre les règles  hypocrites d'un monde sans scrupules, où le sang, le fric, le vice et l'avidité du pouvoir mènent la danse. C'est comprendre que vouloir la paix dans le monde, c'est juste un argument bon pour Miss Univers. Apprendre à sourire de la bêtise humaine, et faire avec.  Angoisser pour l'avenir, le nôtre et celui des enfants qu'on aura peut-être.

Vivre, c'est apprendre à se dire qu'on a jamais assez de temps.

29 décembre 2006

Sevran Grillé sauce xénophobie

Pascal_SevranIl a l'air spirituel avec son doigt négligemment posé sur le menton. Mais voilà, Le bellâtre blond qui charmait les dames d'un certain âge (restons corrects) est définitivement sur la liste noire des ligues anti-racistes. Je me disais bien qu'il avait l'air suspect. Même moi je suis tombée dans le panneau. trop parfait pour être honnête. Vous en connaissez beaucoup des gamines de cinq ans qui mâchonnent tendrement leur biberon de lait au chocolat en regardant d'un oeil humide "La chance aux chansons?"? Oui, bon d'accord, j'ai une circonstance atténuante, j'avais la varicelle. Un moment d'égarement dû à la fièvre, et me voilà hypnotisée par ce présentateur blond aux dents blanches et aux yeux bleus (aryen, tiens, j'aurais dû me méfier)

Et puis à bien y réfléchir, les paroles du générique de l'émission étaient un tantinet nationalistes, non? "La chaaaaance aux chansons, la fraaaaaance a raison d'aimer SES musiques, SES poèèèèèmeuh..." (ne me demandez pas d'où je sors ces paroles, elle me hantent depuis ma plus tendre enfance, faudrait que je pense à formater mon disque dur, eeeuh mon cerveau) des chanteurs francais, donc, de la bonne chanson francaise pour des personnes âgées (allez, quoi, appelons un chat un chat, m**** alors!!) qui se complaisaient sûrement à dire que la musique d'antan était tellement mieux que la musique de sauvageons qu'on impose aujourd'hui...Ah, il fallait les voir ces frétillants artistes, tous détenteurs de la carte vermeil, bouger avec autant de ferveur qu'un plat de macaronis pas cuits...ces chemises chatoyantes, ces brushings aériens, ces sourires (un peu) forcés et ces chansons à textes...

Revenons à nos moutons. Il a sorti sa phrase, qui restera désormais gravée dans nos mémoires comme une incoryable démonstration de xénophobie et surtout (n'ayons plus peur des mots) de connerie dans toute sa splendeur : "Oui, la bite des noirs est responsable de la famine dans le monde".

25 décembre 2006

Chris Cunningham, voyage au pays du bizarre

chris_CunninghamIl y a des pubs et des clips que l'on regarde comme hypnotisés. Des images étranges, des visages dénaturés. On pourrait zapper, et changer de chaîne. Trop tard ! Bienvenue dans le monde de Chris Cunningham, réalisateur de courts-métrages musicaux et publicitaires. Un univers singulier, où se croisent mamies terrorisées, créatures malformées et cauchemardesques.

Tout comme Michel Gondry, réalisateur de La science des rêves (Automne 2006) mais aussi de nombreux clips pour Daft Punk, IAM (« Je danse le MIA »), ou les Queen of the Stone Age, Cunningham a son monde bien à lui. Mais là ou le premier excelle dans la phantasmagorie et le rêve, le second semble plutôt inspiré par ses cauchemars. Dans ses vidéos, Madonna copine avec les corbeaux dans une ambiance mystico-gothique, Björk, devenue une femme-robot, expérimente le cyber-sexe pour « All is full of love », et Richard D. James, plus connu sous le pseudonyme d'Aphex Twin ( un des DJ de la scène électro underground les plus talentueux de la scène musicale, et malheureusement trop rare en France)  se retrouve avec une poitrine à faire palir de jalousie Adriana Karembeu. Et l'on se retrouve propulsés tantôt dans un hôpital psychiatrique japonais, tantôt dans une ville sous-marine avec le groove mélancolique de Portishead en fond sonore.On l'aura compris, Cunningham ne s'attaque qu'aux plus grands noms du monde électro.

Sur ce DVD, on retrouvera les coulisses de la réalisation des clips, des interviews d'artistes et des pubs inédites, réalisées pour de grandes firmes comme Nissan ou Levi's.

Sorti dans les bacs en 2003 pour le plus grand bonheur des amateurs d'images sorties de l'imagination de l'un des plus fameux réalisateurs de vidéos musicales, ce DVD fait partie des incontournables de ce début de siècle.

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